THE NEW INDUSTRIAL WORLD FORUM 2017

 « Artificial stupidity »

 19-20 december 2017, Grande salle du Centre Pompidou

In the frame of European project NextLeap, ANR project Epistémè and Plaine Commune’s Chaire de Recherche Contributive

 

 

Within the scope of a global reflection on a new articulation of data processing within the data economy (reticulate artificial intelligence, deep learning, machine learning in general and intensive calculus), on one hand, and of the interpretation of this data and these processes, on the other hand, and within the present scientific context as well as within the exercising of citizenship and more generally of responsibility, this tenth edition of the New Industrial World Forum intends to analyse the impact of scientific instruments on the constitution of academic knowledge in a time when the technologies stemming from mathematics as applied to computer science and networks tend to establish themselves in the scientific world on the basis of efficiency criteria prescribed by the markets.

 

The result of this is an extreme and highly paradoxical threat as to the possibilities to practising, developing and cultivating scientific knowledge, if it is true that these shall not submit to the proletarianization processes emerging from the “black boxes” which the instruments and apparatuses are now becoming for the scientists as well as for the common people.

 

This year’s edition will be about analysing the problems arising from the use of digital scientific instruments in the sense that their functioning and the categorization processes they involve are becoming inaccessible, blind and impossible to formalize from a theoretical point of view. In opposition to Ian Hacking’s proposition that “a knowledge of the microscope” is “useless”, and in opposition to Chris Anderson who, in 2008, announced “the end of theory” in the age of big data, the point is to analyse, question and criticize the phenomenon of black boxes in the field of instruments and apparatuses in general and in the case of scientific instruments in particular in order to evaluate their epistemological cost as well as the benefits that can be expected from replacing this state of fact that is incompatible with the state of law without which science is impossible, and to prescribe, as much as it is possible, in the scientific fields concerned, instrumental models and practices allowing this replacement to happen.

 

These enquiries will be conducted by reference to Gaston Bachelard’s phenomenotechnics analyses and Gilbert Simondon’s mecanology, as well as through Edmund Husserl, Alfred Whitehead, Karl Popper and Jack Goody’s questionings and concepts, among other references. They have a generic value as to the questions asked by the expansion of reticulate artificial intelligence in all dimensions of human activity. This is why they will be conducted in the prospect of a more general reflection on the stakes of what is called artificial intelligence.

 

In the more specific case of social sciences, the question interferes directly with the practises of daily life: intensive calculus is implemented through the data economy and the platform capitalism generalizes these questions while highlighting the performative processes stemming from the speed of the information processing as the algorithms overtake all deliberative processes, both individual and collective. These factual evolutions  still lack theorization but they have penetrated the markets through the “linguistic capitalism” (as it was described by Frédéric Kaplan) and the logistics of online sales and they now reached the boundaries of the so-called “medicine 3.0”, also called infomedicine, as well as urban management and of course robotised conception and production.

The main question asked by all these problematic layers, although they may seem heterogeneous, is that of the function of calculus. What benefits can be expected from it? Under what conditions can it serve deliberation (scientific, civic or both) and social inventiveness? What overdeterminations emerge from the data formats and architectures?


Provisional program

 

Tuesday 19 december 2017

10h-13h

Artifical Intelligence, Artificial Stupidity and the Function of Calculus

–        Bernard Stiegler, philosophy (IRI)

–        David Bates, history of science (Berkeley)

–        Giuseppe Longo, mathematics and biology (ENS)

–        Yuk Hui, computer science and philosophy (Leuphana Un).

 

14h30-18h

Data Architectures and the Production of Knowledge

–        André Spicer et Mats Alvesson

–        Bruno Bachimont (UTC)

–        Benjamin Bratton (San Diego University)

–        Christian Fauré, Octo Technology

–       Bruno Bachimont (UTC)

–        Aurélien Galateau (Besançon University)

 

Wednesday 20 december 2017

10h – 13h

Opacity of Scientific Instruments and its Epistemological Consequences

–        Vincent Bontems, epistemology (CEA)

–        Cédric Mattews, biology, CNRS

–        Peter Lemmens, philosophy, ISIS

–        Laurence Devillers, robotics, Limsi/CNRS

–        Maël Montevil, biology (ENS)

–        Laurent Alexandre

 

14h30 – 18h

Data Processing and Civic Contribution

–        Paul-Emile Geoffroy, philosophy and social sciences (IRI)

–        Jean-Pierre Girard, archeology (MOM)

–        Thibaut d’Orso, Spideo company

–        Johan Mathé, Bay Labs company (skype)

–        Warren Sack, artist, software studies, UC Santa Cruz (skype)

 

 

LES ENTRETIENS DU NOUVEAU MONDE INDUSTRIEL 2017 

La « bêtise artificielle »

19-20 décembre 2017, Grande salle du Centre Pompidou

Dans le cadre du projet européen NextLeap, du projet ANR Epistémè et de la Chaire de Recherche Contributive Plaine Commune

Programme et inscriptions sur : https://enmi-conf.org/wp/enmi17/

 

Dans le cadre d’une réflexion globale sur une nouvelle articulation des processus de traitement de données dans la data economy (intelligence artificielle réticulée, deep learning, machine learning en général et calcul intensif), d’une part, et de l’interprétation de ces données et de ces traitements, d’autre part, et dans le contexte scientifique aussi bien que dans l’exercice de la citoyenneté et plus généralement de la responsabilité, cette dixième édition des Entretiens du Nouveau Monde Industriel se propose d’analyser l’impact des instruments scientifiques sur la constitution des savoirs académiques au moment où les technologies issues des mathématiques appliquées à l’informatique en réseau tendent à s’imposer au monde scientifique à partir des critères d’efficience prescrits par les marchés.

 

Il en résulte une menace extrême et hautement paradoxale quant aux possibilités d’exercer, de cultiver et de développer les savoirs scientifiques s’il est vrai que ceux-ci ne sauraient se soumettre aux processus de prolétarisation qui sont induits par les « boîtes noires » que les instruments et appareils deviennent pour les scientifiques désormais tout autant que pour le commun des mortels.

 

Il s’agira cette année d’analyser les problèmes posés par les instruments scientifiques numériques dont le fonctionnement et les processus de catégorisation afférents deviennent inaccessibles, aveugles et non formalisables du point de vue théorique. À l’encontre d’Ian Hacking déclarant « inutile » la « connaissance du microscope », comme à l’encontre de Chris Anderson annonçant en 2008 « la fin de la théorie » à l’époque des « big data », il s’agit ici d’analyser, de questionner et de critiquer les phénomènes de boîtes noires dans le champ instrumental et appareillé en général et dans le cas des instruments scientifiques en particulier afin d’évaluer leur coût épistémologique aussi bien que les bénéfices à attendre d’un dépassement de cet état de fait incompatible avec l’état de droit sans lequel aucun science n’est possible, et de prescrire autant que possible, dans les champs scientifiques concernés, des modèles instrumentaux et des pratiques instrumentales permettant de les surmonter.

 

Ces travaux qui seront menés en référence à l’analyse phénoménotechnique de Gaston Bachelard et à la mécanologie de Gilbert Simondon aussi bien qu’en mobilisant les questionnements et concepts d’Edmund Husserl, d’Alfred Whitehead, de Karl Popper et de Jack Goody, parmi bien d’autres, ont une valeur générique quant aux questions que pose l’expansion de l’intelligence artificielle réticulée dans toutes les dimensions de l’activité humaine. C’est pourquoi ils seront conduits dans la perspective d’une réflexion plus générale sur les enjeux de ce qui est appelé intelligence artificielle.

Dans le cas plus spécifique des sciences sociales, la question interfère directement avec les pratiques de la vie quotidienne : le calcul intensif mis en œuvre à travers la data economy et le capitalisme des plateformes généralise ces questions tout en mettant en évidence les processus performatifs induits par la vitesse de traitement des informations par les algorithmes prenant de vitesse tous les processus délibératifs, individuels ou collectifs. Ces évolutions factuelles encore très peu théorisées qui ont pénétré les marchés à travers le « capitalisme linguistique » (tel que l’a décrit Frédéric Kaplan) et la logistique de la vente en ligne atteignent désormais aussi bien la médecine dite 3.0, également appelée infomédecine, la gestion urbaine, et bien sûr la conception et la production robotisée.

La question qui se pose à travers tous ces niveaux, si hétérogènes qu’ils puissent paraître, est la fonction du calcul, les bénéfices qui peuvent en être attendus, les conditions dans lesquelles il peut être mis au service d’une délibération, qu’elle soit scientifique ou citoyenne, ou les deux, ou au service d’une inventivité sociale, et les surdéterminations induites par les formats et architectures de données.

 

 

capdigitaliri

Séminaire préparatoire : 25 et 26 juin 2024 

Maison Suger, FMSH, 16 rue Suger, 75006 Paris

Partenaires :

ECOLOGIE ET ORGANOLOGIE DE L’INDUSTRIE

Pour une bifurcation vers l’éco-technologie et les nouvelles localités industrielles

1 – Thème des entretiens

Le 12 mai 2023 en visite à Dunkerque, ville du Nord érigée par l’Élysée en symbole de sa politique de réindustrialisation tournée vers la transition écologique, Emmanuel Macron a confirmé l’implantation d’une usine de batteries du taïwanais Prologium (3000 emplois, investissement de 5,2 milliards d’euros) ainsi que la construction prochaine d’une usine de batteries électriques au lithium (1700 emplois, investissement de 1,5 milliard d’euros) fruit d’un partenariat entre le français Orano et la société chinoise XTC. Selon le vice-président de ProLogium1, ces projets de « gigafactorys » constituent un « véritable écosystème pour les batteries dans le nord de la France ».

A quelle « écologie » cet « écosystème » fait-il référence ? S’il procède bien d’une « planification écologique » s’appuie-t-il sur des dynamiques territoriales durables ou répond-il d’abord à un contexte géopolitique national et international ? Ne faut-il pas renoncer à la notion d’écosystème quand celle-ci n’a plus aucun des caractères anti-entropiques et historiques que l’on trouve dans le vivant ?

Dans le cadre de nos entretiens, pour mieux comprendre les enjeux et les tensions et proposer de nouvelles approches industrielles, nous partons de la richesse et de la diversité des « localités » qui produisent de nouveaux savoirs. Est-ce que les fablabs, les usines distribuées, les circuits courts, l’économie circulaire, les projets low-tech et les coopératives numériques peuvent contribuer à une dynamique d’innovation ascendante qui crée une « nouvelle écologie industrielle » ?

Écologie et industrie. Au premier abord, les deux termes semblent antinomiques tant l’actualité politique dresse de plus en plus les défenseurs de l’environnement contre les tenants d’un capitalisme vert ou d’un techno-solutionnisme éclairé comme seul remède possible à la crise. Loin de tout retour à une ère post-industrielle, ne faut-il pas repenser à la suite de Bernard Stiegler une ère hyper-industrielle comme porte de sortie au modèle productiviste de la même manière que la Convention et le Saint-Simonisme posaient l’industrie comme une nouvelle révolution ?

La question de l’industrie était déjà à l’origine de la création de l’association Ars Industrialis en 2005 qui proposait de partir de cette définition pour la critiquer et la dépasser : « L’industrie est ce qui suppose du capital libre s’investissant dans de la technologie permettant de gagner en productivité et de réaliser des économies d’échelles ». Comment aujourd’hui repenser cette question de la productivité et donc de la production dans ce que beaucoup évoquent comme une nécessaire « transition » ? Or, même le discours sur la « transition », se révèle être, à tout le moins sur le plan énergétique, au mieux une injonction consensuelle car non définie, ou au pire une contre-vérité scientifique et historique comme le soutient aujourd’hui Jean-Baptiste Fressoz2.

Plus que celle de la transition, notre hypothèse est celle de la « bifurcation »3 à la suite de Gilbert Simondon et Bernard Stiegler. Elle tient d’une part qu’il n’y a pas d’écologie possible sans organologie et sans pharmacologie et que, d’autre part, repenser l’écosystème de l’industrie c’est d’abord penser la technologie comme un écosystème. Ne faut-il pas ici tisser des relations d’échelle et des analogies entre l’industrie et la technologie telle que théorisée par Simondon ? Une « éco-technologie » pour reprendre le terme jamais employé par Simondon mais tel qu’il est discuté dans l’ouvrage collectif dirigé Jean-Hugues Barthelemy et Ludovic Duhem4 ou plus récemment par Victor Petit dans l’ouvrage coordonné par Mathieu Triclot5 mais qui était déjà discuté dans les colloques de Cerisy organisés par Vincent Bontems en 2016 et en 20236.

Cette question de l’éco-technologie est à l’opposé d’une vision « verte » de l’industrie qui se réduit le plus souvent à diminuer l’impact énergétique, ou l’impact carbone. C’est une vision systémique qui reconsidère des localités de production où la question du « rendement » ou du « progrès » s’envisage à la suite de Simondon d’abord comme une « concrétisation » c’est-à-dire une optimisation métastable du couplage des individus (biologiques, techniques, sociaux) à leurs milieux. N’est-ce pas une autre manière de s’interroger sur la mécroissance ? N’est-ce pas aussi une adresse aux designers pour concevoir des dispositifs capables d’intégrer les contraintes des grandes échelles dans un fonctionnement local ? Une dynamique visant à développer une nouvelle forme de « bienveillance dispositive » qui croise, à bien des égards, ce que l’on nomme aujourd’hui le mouvement « low-tech » et une forme d’extension industrielle des Fablabs ?

Cette nouvelle écologie industrielle serait en réalité imprégnée d’un « milieu » numérique qu’il n’est plus légitime d’isoler comme une filière indépendante. Pourtant, ce milieu apparaît plus que jamais à la fois comme le poison et le remède. Un pharmakon qui, par son impact énergétique (le numérique représente 10% de la consommation énergétique avec un doublement tous les 4 ans), à la fois révèle (apokálupsis) et masque l’ampleur d’une crise qui n’est pas qu’énergétique et environnementale puisqu’elle affecte aussi nos pratiques sociales et intellectuelles. En effet, le déploiement massif des systèmes de traitement de grandes masses de données, dits « d’intelligence artificielle » affecte à présent profondément le monde du travail et de l’industrie mais aussi la production de savoir et la vie de l’esprit. De même que nos systèmes biologiques sont bouleversés par une réduction dramatique de la biodiversité, l’hégémonie des plateformes numériques planétaires et leur utilisation massive de l’IA pour produire du code provoque une perte de technodiversité dans les environnements de développement et favorise aussi, par la maximisation du probable, une menace pour la noodiversité. Nous sommes inexorablement entrainés dans une nouvelle course à la croissance du recours au calcul qui produit une civilisation non pas trop technicienne mais mal-technicienne selon l’expression du philosophe Gilbert Simondon7. Comment, dès lors, repenser une industrie non seulement éco-responsable et sobre, voir ouverte à des renoncements positifs8 mais aussi plus ouverte à de nouvelles formes de savoirs, savoir-faire et savoir-vivre ? Quelles analogies et perspectives croisées pouvons-nous tisser entre le soin de la Terre et le soin de nos écosystèmes industriels ? C’était déjà l’enjeu de nos derniers Entretiens du Nouveau Monde Industriel en 2022 sur le thème « Organisation du vivant, organologie des savoirs » et en 2023 sur « Jeux, gestes et savoirs ». Il s’agit aussi cette année de croiser à nouveaux frais cette question des écosystèmes industriels avec l’enjeu déterminant de la fabrique de la ville, objet de nos Entretiens en 20189.

Penseur des territoires apprenants, Pierre Veltz tient que cette nouvelle industrie façonne et est à la fois modelée par le territoire. Elle oblige à repenser à nouveau frais la localité, loin de tout localisme national ou de vision uniforme de la « relocalisation ». De multiples dispositifs et labels nationaux entendent y contribuer : Territoires d’industrie, Territoires d’innovation, Contrats de relance et de transition, Cœur de ville, Petites villes de demain, …10 L’approche nécessite bien une vision, non seulement technocratique, mais aussi politique dans un contexte où les frontières traditionnelles de la « production » se brouillent, hors du clivage production (artificiel)/engendrement (naturel), et où la production ne s’oppose plus à la « consommation ». Cette approche relancerait peut-être la nécessité d’une articulation sobre et durable, d’une intermittence garantie à tous, entre outil et milieu, entre l’usine et la ville, entre autonomie et hétéronomie, entre travail et emploi. Intermittence au cœur de la proposition de l’économie contributive expérimentée par l’IRI en Seine-Saint-Denis à travers le programme Territoire Apprenant Contributif et la monnaie locale ECO11.

2 – Contexte des entretiens préparatoires

Comme chaque année pour préparer les Entretiens du Nouveau Monde Industriel, l’IRI organise un séminaire favorisant le dialogue et les échanges avec des contributeurs de diverses disciplines et de différents domaines industriels. En croisant pensée théorique et expériences de terrain – y compris celle conduite par l’IRI en Seine-Saint-Denis – il s’agit cette année de tenter de penser les conditions d’une bifurcation vers le design de nouveaux milieux industriels. Cette nouvelle « écologie de l’industrie » – à la fois méthode et système – est ici pensée comme une organologie au sens de Bernard Stiegler en ce qu’elle articule à nouveau frais les écosystèmes biologiques, technologiques et socio-économiques. Elle s’appuie sur la pensée simondonienne d’une éco-technologie pour reconfigurer de nouvelles localités industrielles en prise directe avec les bouleversements géopolitiques et cosmotechniques contemporains. Au redéploiement industriel des années 80/90 permis par la planétarisation des techniques numériques des réseaux (technosphère) et au mythe de l’industrie sans usines, a succédé une géopolitique de l’anthropocène qui impose de repenser l’articulation entre l’industrie et la société et entre production et (re)génération, la place des travailleurs et des habitants, le rôle de la science et la question de la redistribution de la valeur.

Le séminaire préparatoire est programmé les 25 et 26 juin en partenariat avec la FMSH (Maison Suger) et les Entretiens des 18 et 19 décembre au Centre Pompidou concluront cette année de travaux en favorisant au maximum la présentation de méthodes d’expérimentation concrètes notamment de la part des pouvoirs publics, de l’ESS et des acteurs de la nouvelle industrie décentralisée comme des grands groupes.

3 – Programme

25 juin

10H-12H30

Session 1 – Transition ou bifurcation ? Regards croisés sur l’histoire et les politiques industrielles

Transition ou bifurcation ? Écosystèmes ou milieux ? Planification centralisée ou innovation ascendante ? Modèles physiques ou modèles biologiques ? Quels regards pouvons-nous porter sur l’histoire de l’industrie et des politiques industrielles et sur leurs fondements épistémologiques et sémiotiques pour dégager une nouvelle critique et une nouvelle fabrique de l’industrie ?

Intervenants

  • Giuseppe Longo, mathématicien (ENS-Cnrs) – Le nouveau pythagorisme impératif, convergences épistémiques entre technosciences et industrie
  • Sophie Pène, sociolinguiste (Un. Paris Cité) – Ce qu’écosystème veut dire, dans la langue du « réarmement de l’économie »
  • Michal Krzykawski, philosophe (Silesia Un. et programme NEST) – Les fonds socioculturels de l’intelligence artificielle. Quels épistémologies pratiques et savoir-faire pour les grands modèles de langage européens ?
  • Pierre Musso, philosophe (professeur honoraire à Telecom ParisTech) – La vision occidentale de l’industrie construite à coups de bifurcations

14H-16H30

Session 2 – Eco-technologie, techno-esthétique et imaginaires de l’industrie

Pour Gilbert Simondon, l’individu (et par extension l’objet technique) qui optimise le « rendement » de son rapport à son milieu fonde une « techno-esthétique » à tel point que nous devrions pouvoir distinguer, dans le monde industriel, les systèmes monstrueux ou infidèles à leur milieu, des systèmes optimisés dans leur concrétisation, c’est-à-dire aussi proches des systèmes biologiques. Comment cette approche que l’on peut qualifier d’« éco-technologique » peut-elle modifier nos démarches d’ingénierie et de design mais aussi les pratiques esthétiques elles-mêmes ? Comment les communautés alternatives et notamment dans le champ de l’écologie peuvent ainsi se réapproprier un discours sur l’industrie ?

Intervenants

  • Victor Petit, philosophe (UTT) – Eco-technologie. Pour une conception orientée milieux.
  • Laurence Allard, maîtresse de conférences, Sciences de la Communication, Université Lille-Fasest-Etudes Culturelles/IRCAV-Sorbonne Nouvelle – Eco-technologies décoloniales :  faire avec les diggers de l’anthropocène 
  • Alexandre Monnin, philosophe (ESC Clermont) – Politiser le renoncement
  • Pierre-Antoine Chardel, philosophe (IMT-BS) et Olaf Avenati, designer (ESAD Reims)

17H-19H

Session 3 – Fabriquer, jouer pour se désautomatiser, vers une nouvelle écologie du travail

Dès son plus jeune âge, l’enfant est confronté à des jouets renforçant les stéréotypes avec lesquels il doit jouer et dont il doit se jouer. Le jouet est ainsi le lieu d’une automatisation à dépasser pour bifurquer. N’est-ce pas aussi l’enjeu de l’ergonomie que de mieux comprendre et maitriser les processus de production pour les dépasser dans le cadre d’une nouvelle écologie du travail durable ? Comment cette nouvelle conception du travail se forge depuis le plus jeune âge et comment peut-elle ouvrir à des perspectives de désautomatisation et de déprolétarisation dans l’entreprise ?

Intervenants

  • Marie-Claude Bossière, pédopsychiatre (IRI), Le jouet et sa récupération par l’industrie numérique – Effets délétères sur l’enfance et sur l’adolescence en l’absence d’une protection par le milieu.
  • Nadia Heddad, ergonome (Un. Paris 1)
  • Sébastien Crozier, Président de la CFE-CGC Orange

Intervention conclusive de la journée :

  • Mael Montévil, mathématique et biologie (Cnrs/ENS), Qu’appelle-t-on produire ?

26 juin

10H-12H30

Session 4 – Écologie et économie de l’industrie : investissement et croissance

Même si les deux notions gagnent à être distinguées, industrie et économie vont de pair. Cette session s’interroge sur les nouvelles écologies/organologies des territoires et leur impact sur les dynamiques économiques durables. Elle tente aussi d’éclairer comment une écologie de l’industrie implique une nouvelle écologie de la monnaie.

Intervenants

  • Franck Cormerais (IRI-Université Bordeaux Montaigne) – Ecologie et économie de la contribution, vers une solidarité organologique industrieuse
  • Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste (Un. Paris 1 & Institut Veblen) – Transformer la monnaie pour rendre possible la bifurcation sociale-écologique
  • Laurent Monnet (Maire Adjoint de Saint-Denis, Conseiller Territorial Plaine Commune), industrie et économie urbaine (sous réserve) et Théo Sentis (IRI), coordinateur du projet de monnaie locale ECO, Industrie et économie urbaine (sous réserve)

14H-16H

Session 5 – Nouvelles Localités industrielles et usines distribuées

Il s’agira dans cette session de donner à voir des exemples concrets de ces nouvelles localités industrielles parfois anciennes ou parfois totalement reconfigurées par le nouveau milieu technologique ou numérique. Quelles leçons peuvent se dégager de ces singularités ?

Intervenants

  • Olivier Landau (IRI) – L’usine distribuée
  • Véronique Maire (ESAD de Reims) – Design, industrie et territoire – Intégration des designers pour tester la mise en réseau des acteurs de la filière bois autour d’outils numériques et de productions ciblées en circuit court avec une démarche d’éco-conception ?
  • Caroline Granier (La fabrique de l’industrie)

16H30-19H

Session 6 – Ecologie du numérique : Fablabs, low-tech, open-source, coopératives de données

Comment le numérique, souvent pointé du doigt pour son impact environnemental à l’heure du fort développement des IAG, peut-il dessiner de nouveaux écosystèmes à même de mieux se réapproprier son « contexte » local et global ? Comment les communautés du libre, « l’éthique du hacker », la figure de l’amateur et du bricoleur, peuvent reconstituer des espaces de capacitation, d’autonomie, d’invention et d’industrie ?

Intervenants

  • Frédéric Lemarchand, sociologue et Fréderic Villain (Demand Side Instruments)
  • Noel Fitzpatrick, philosophe (TU Dublin et programme NEST)
  • Paul Benoit et Rémi Bouzel (Qarnot Computing), La révolution du cloud computing et ses enjeux thermodynamiques et environnementaux.
  • Tahar Belaid (8 connect)

4 – Résumés

Laurence Allard (Université Lille-Fasest-Etudes Culturelles/IRCAV-Sorbonne Nouvelle), Eco-technologies décoloniales :  faire avec les diggers de l’anthropocène

La notion « d’éco-technolologies » sera déployée en contexte numérique pour prendre en considération des conditions matérialo-infrastructurelles d’existence des textualités générées par les applications mobiles ou services digitaux en suivant l’approche de la physiciennne queer Karend Barad du « material turn ». Le programme d’une saisie éco-technologique décoloniale du numérique impactant matériellement les milieux à tous les stades de son industrie se focalisera sur les tonnes de déchets alimentant les « mines urbaines » de l’anthropocène. Ce sont plus particulièrement aux « mines urbaines domestiques » et aux acteurs mobilisés autour de ces « communs négatifs » (Alexandre Monnin)  que sont les réparateurs associatifs, les designers ou artistes concernés, les militants écologistes décoloniaux dans différents contextes (repair café, fablabs) que sera consacrée cette communication. En hommage aux premiers « bêcheux » luttant contre les enclosures et pionniers du mouvement des communs en s’opposant aux enclosures du 17ème siècle ainsi qu’aux artistes  de la culture libre du San Francisco des années 1966, nous appellerons « diggers de l’anthropocène » celles et ceux qui reconfigurent  avec ingéniosité et développent un imaginaire du numérique du « faire avec et du déjà là » et agissent pour le mouvement naissant de l’urban digging. 

Paul Benoit et Rémi Bouzel (Qarnot Computing), La révolution du cloud computing et ses enjeux thermodynamiques et environnementaux.

Qarnot est un fournisseur de services cloud avec une approche innovante qui valorise la chaleur fatale informatique pour alimenter des réseaux de chaleur, des piscines et des industries. Les services cloud tiennent aujourd’hui un rôle central dans notre économie. Ces services s’appuient sur le déploiement massif de datacenters, déploiement qui est comparable à celui des usines du XXème siècle sur lesquelles s’appuie toujours la production des biens de consommation. Les puissances de calcul atteintes sont sans précédent et les enjeux thermodynamiques que nous rencontrons dans le champ énergétique sont inédits. Cette présentation sera l’occasion de revenir sur ces enjeux, de rappeler les pratiques traditionnelles de réduction de l’empreinte environnementale des datacenters et les nouvelles voies portées par la recherche académique et des entreprises comme Qarnot.

Pierre-Antoine Chardel (IMT-BS) et Olaf Avenati (ESAD de Reims), Désalignement, design et nouvelles formes de la matérialité

Nous vivons actuellement un désalignement (Latour), une dissonance entre la société d’abondance d’objets et de services, relais des récits fatigués portés par la société de consommation, d’une part ; et d’autre part une nouvelle réalité, un nouveau monde, dont l’enjeu est la préservation de l’habitabilité de notre « spaceship earth » (Buckminster Fuller). Si nous semblons encore collectivement hésiter sur les chemins que nous voulons emprunter pour préserver cette habitabilité, nous voyons bien la nécessité d’établir un autre rapport au monde matériel. Mais nous peinons à élaborer et à diffuser des visions de cet avenir. Par ailleurs, les technologies numériques, particulièrement dans leurs derniers développements (outils accélérateurs/normalisateurs de la production et de l’interaction, déplacement du travail vers les IA génératives, adossement aux semi-finis de tiers) posent le récit d’un pouvoir d’agir dématérialisé, sans limites d’usage, radicalement transformateur et libérateur, et accessible à tous comme une commodité. Au plan de l’expérience esthétique, l’intégration discrète de ces technologies dans le quotidien, leur intuitivité, leur apparente quasi-gratuité sont perçus comme des qualités. Alors même que ces technologies nécessitent en réalité beaucoup d’efforts de conception et d’énergie pour obtenir cette apparente légèreté. A partir de là, il nous semble intéressant, utile, et même nécessaire, de tenter, par le design, de donner forme à un nouveau rapport à la matérialité, nourri à la fois par les connaissances scientifiques et empiriques, en posant l’hypothèse qu’un travail sur les formes peut proposer de nouvelles représentations et porter des récits régénérés. Intéressant, car ces explorations nous aident à mieux percevoir la complexité des faits dans le monde matériel qui nous entoure. Utile, car ces représentations qui dé-spécialisent, qui désenclavent les connaissances, peuvent servir de plateforme à une conversation plus ouverte à l’ensemble des parties prenantes. Nécessaire, peut-être, en ce qu’elle pourraient constituer, par accumulation du déjà-là, les grains encore épars d’une force de basculement des représentations pour déplacer l’imaginaire sociétal et aider à l’aligner avec la matérialité du monde vivant.

Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste (Un. Paris 1 & Institut Veblen) – Transformer la monnaie pour rendre possible la bifurcation sociale-écologique

On ne changera pas la société en changeant seulement la monnaie, mais on ne la changera pas non plus sans changer la monnaie : tout grand changement sociétal va de pair avec un changement monétaire. La bifurcation écologique et sociale devra donc s’appuyer sur une bifurcation monétaire, adaptant la monnaie aux défis de notre temps pour mobiliser sa puissance de transformation. Les formes institutionnelles de la monnaie ne sont pas gravées dans le marbre, comme le révèle son histoire longue, des premières monnaies-coquillages aux cryptomonnaies récentes. Elles se réinventent à chaque époque en cohérence avec les bouleversements économiques, politiques ou culturels qui transforment la société.
Dans le pouvoir de la monnaie (Editions Les liens qui libèrent, janvier 2024), Jézabel Couppey-Soubeyran et ses co-auteurs défendent la mise en place d’un mode de complémentaire de création de monnaie centrale affectée au financement de la part non rentable des investissements indispensables à la bifurcation sociale-écologique de nos sociétés. Cette proposition s’inscrit dans une approche de la monnaie qui croise économie institutionnaliste, histoire anthropologique, et philosophie. 

Ressource : https://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_pouvoir_de_la_monnaie-9791020924261-1-1-0-1.html

Giuseppe Longo, mathématicien (ENS-Cnrs) – Le nouveau pythagorisme impératif, convergences épistémiques entre technosciences et industrie

Le codage numérique de lettres de l’alphabet, une pratique certes très ancienne, est devenue une technique rigoureuse et générale grâce aux mathématiques des années 1930. L’encodage de l’univers dans des suites discrètes (bien séparées) de nombres et de lettres s’en est suivi, au cours et après la IIème guerre mondiale – justement qualifiée de « guerre du code ». Les suites finies de lettres et de nombres entiers deviennent alors un équivalent général du « tout est code » : les chromosomes sont assimilés à un « code-script » du développement avec Schrödinger en 1944 ; toute forme, dans n’importe quel nombre de dimensions, peut être aujourd’hui encodée sur un écran fait de pixels, à leurs tours encodés par des suites de 0 et de 1 dans la mémoire d’un ordinateur. Or, les langages de programmation, même ceux qui nous permettent de dessiner, d’enregistrer et de produire la parole… sont encodés dans des suites de 0-1, en passant par des compilateurs et des systèmes d’exploitation, qui décrivent des ordres pour modifier d’autres suites de 0-1. Et, sur l’écran d’un ordinateur, où rien ne bouge, une pomme (rouge) tombe car des ordres (un programme) imposent à des pixels de changer de couleur, blanc/rouge/blanc, des changements d’état. « Les lois de la physique sont des algorithmes », proclament de nombreux récipiendaires du Turing Awards (Leivant, Pearl) : elles suivent un déterminisme laplacien, enrichi par des interactions entre programmes. De même, l’ADN est une suite d’instructions (un programme), nous expliquent des Prix Nobel de biologie (de Monod à Doudna, 2020). Le monde fonctionne donc car il obéit à des ordres, en dépit du bruit qui peut, occasionnellement, en affecter le réglage cartésien (Monod), l’exactitude de l’« édition » (editing) de l’ADN (Doudna), la dynamique laplacienne (Pearl). Faire de la science contre ce pythagorisme impératif qui nous gouverne et qui s’est imposé dans l’industrie demande aux jeunes le courage de bifurquer vers des visions dialectiques et immanentes, qui promeuvent la diversité théorique et d’analyses causales, la production de nouveauté en collaboration, non-préprogrammées par le pouvoir économique, politique et industriel.

Ressource : https://www.di.ens.fr/users/longo/files/Couv_Table-introLeCauchemarPromethee.pdf

Véronique Maire (ESAD de Reims) – Design, industrie et territoire

Comment intégrer des designers pour tester la mise en réseau des acteurs de la filière bois autour d’outils numériques et de productions ciblées en circuit court avec une démarche d’éco-conception ? Collaboration avec le CRITT Bois.

Ressource : https://chaire-idis.fr/projets/continuum-numerique-filiere-bois/

Alexandre Monnin, philosophe (ESC-Clermont) – Au-delà de l’anti-industrialisme et du business as usual, est-il possible de bien poser les questions techniques et industrielles aujourd’hui ?

La question technologique est au cœur des bouleversements en cours. Que l’on évoque l’Anthropocène, le Capitalocène ou encore le franchissement en cours des limites planétaires, dans tous les cas, la technologie occupe un rôle central et apparaît pour les uns comme la cause de nos maux, et pour d’autres, comme la solution à ces derniers. Elle est souvent convoquée sur le banc des accusés au titre d’une critique du techno-solutionnisme ou de l’extractivisme. Plusieurs publications récentes mettant en cause la transition énergétique de même que des chantiers industriels en cours (en particulier le projet de mine de lithium d’Échassières, dans l’Allier) ont accentué la critique de l’industrialisme et l’ont étendu à la transition écologique elle-même, contribuant à la décrédibiliser (d’une manière assez spécifique à la France, les questions de transition écologique et de justice climatique se mariant mieux dans d’autres pays), parfois en résonance avec les efforts de désinformation des lobbies climato-négationnistes. Un ré-ancrage territorial, axé sur les enjeux de subsistance, prendrait ainsi la place d’une modernité sur le point de chanceler. Pourtant, à rebours de ces velléités, tous les scénarios du GIEC nécessitent un certain niveau de développement et de transfert technologique pour sortir de l’ornière – en plus des changements importants en matière de politique, de gouvernance, de lutte contre les inégalités, etc. D’autres scénarios, décroissants ou assimilés, mobilisent également les gains d’efficacité à venir et la décarbonation pour imaginer des modes de vie viables à 8 milliards d’individus. Quelle place, dès lors, un point de vue informé et un tant soit peu radical (au sens étymologique du terme) doit-il accorder à la technologie et à l’industrie ? La voie du rejet ou la bascule vers les low-tech est-elle la seule possible ? Faut-il sortir de la production, comme nous y invitent, à différents titres, Bruno Latour, Baptiste Morizot, Dusan Kazic ou Emilie Hache ? Est-ce envisageable sans sombrer dans une forme de gnosticisme ? Dans le cas contraire, existe-t-il aujourd’hui une possibilité de faire place à la technologie et à l’industrie de manière non-naïve, en intégrant la question du renoncement, et sans laisser de côté les questions difficiles pour l’écologie de la puissance et de la géopolitique, plus vives que jamais.

Ressource : https://www.editionsdivergences.com/livre/politiser-le-renoncement

Maël Montévil (ENS-Cnrs) – Qu’appelle-t-on produire ?

Les notions de production et d’industrie ont, contre leurs origines historiques, été confinées dans les deux dernier siècles à ce que l’on appelle le secteur secondaire, le secteur primaire étant, lui, dévolu à la matière dite première et qui regroupe pelle-mêle l’exploitation du vivant sauvage et domestique ainsi que l’extraction minière. Pourtant les fourmis sont bien  – plus ou moins – industrieuses, le concept de reproduction est l’un des plus fondamental en biologie et même les processus physiques irréversibles produisent de l’entropie. Alors que le champs et les acteurs de l’industrie se reconfigurent tant pour des raisons technologiques « qu’écologiques », il nous semble pertinent de repenser ce que signifie produire à l’aune tant de la physique que de la biologie et de la technologie.

Sophie Pène, sociolinguiste (Un. Paris Cité) – Ce qu’écosystème veut dire, dans la langue du « réarmement de l’économie »

Lors de ses vœux 2024, Emmanuel Macron a souhaité marquer les esprits avec la métaphore d’un « réarmement » s’appliquant entre autres à l’économie, aux services publics, à « la relance de nos industries vertes ». « Réarmement » qualifiea posterioriune politique industrielle dont la langue sera sommairement décrite ici au travers de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Compétences et Métiers d’Avenir (CMA, France 2030), de ses différents discours d’accompagnement et de projets lauréats. L’hypothèse discutée concerne le façonnement d’un fac-similé d’écosystèmes, qui aurait entre autres marques la volonté de promouvoir une « langue » (au sens de V Klemperer, lu par J Chapoutot, « qui s’insinue dans le langage courant et s’inscrit de manière inconsciente au plus intime de chacun »). Que dit cette langue décrivant un écosystème industriel circonstanciel et artificiel : 1- du récit public politique et administratif sur l’industrie comme élément d’écosystèmes sociaux et vivants, 2- de la prise en compte ou non de la relation des jeunes à l’industrie (puisque le programme CMA vise des « compétences » pour l’industrie future),  3-  des contraintes adaptatives que les entités candidates admettent pour parler cette langue et devenir éligibles aux financements, 4- de la prise en compte ou non du cadre actuel réel, scientifique, philosophique, moral, écologique, au sein duquel s’inscrira historiquement la volonté gouvernementale. En conclusion, et en vue de la discussion, s’ensuit-il une conception de l’industrie qu’une analyse organologique pourrait accompagner dans une reconception régénérative et restaurative ?

Victor Petit, philosophe (UTT) – Eco-technologie. Pour une conception orientée milieux.

Il s’agira d’expliciter ce qui distingue l’éco-technologie de l’ingénierie environnementale, et pour ce faire de mettre en avant ce que nous avons appelé dans un manuel collectif récent la « conception orientée milieux ». Nous montrerons en quel sens une certaine philosophie du Milieu-Tech est susceptible de subvertir les oppositions classiques, d’ouvrir la technologie sur son milieu, de substituer le soin à la maîtrise et de développer une techno-diversité.

Ressource :

https://materiologiques.com/fr/essais-2427-4933/388-prendre-soin-des-milieux-manuel-de-conception-technologique-9782373614473.html

Notes :

1 Cité dans l’article du Monde et de l’AFP publié le 12 mai 2023

2 Jean-Baptiste Fressoz, Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie, Seuil, 2024

3 Bernard Stiegler, Bifurquer, il n’y a pas d’alternative », Collectif, éd. de poche, Les Liens qui libèrent, Paris, 2022

4 JH Barthélémy et L. Duhem (Dir.), Ecologie et technologie. Redéfinir le progrès après Simondon. Ed. Matériologiques, 2022

5 Victor Petit, « L’écologie de Bernard Stiegler. », 30 juin 2021, Cahiers Costech, numéro 4 ; V. Petit, C. Collomb. « Chapitre 2. Situer l’écologie technologique de Simondon ? », in Jean-Hugues Barthélémy éd., ibid., pp. 63-82 ; Victor Petit, « Chapitre. 3, Technologie du milieu vs. Ingénierie de l’environnement », in Mathieu Triclot, Prendre soin des milieux. Manuel de conception technologique, éd. Matériologiques

6 Où sont les technologies d’avenir ? Colloque organisé sous la direction de Vincent Bontems (INSTN-CEA), Christian Fauré (Octo Technology) et Roland Lehoucq (CEA Saclay), 30/08-5/09/2023

7 Gilbert Simondon, Sur la technique, PUF, p. 411.

8 Alexandre Monnin, Politiser le renoncement, Divergences, 2023

9 Bernard Stiegler (Dir.), Le nouveau génie urbain, Fyp, 2019

10 Caroline Granier, Refaire de l’industrie un projet de territoire, préface de Pierre Veltz, Presses des Mines, 2023, p. 7

11 https://lecoleduterrain.fr/maniere-de-faire/leconomie-contributive/

L’IRI a travaillé sur le développement d’une plateforme pour et avec la FCPE la Fédération nationale des conseils de parents d’élèves qui rassemble un ensemble de parents d’élèves, pour en savoir plus voir le site : https://www.fcpe.asso.fr. La plateforme a été pensée et construite sur une architecture orienté vers le groupe, pour le groupe, à destination des parents d’élèves.

L’organisation Automedias.org (https://automedias.org/fr/), le programme de recherche The Disruptive Condition de l’université de Leuphana (https://www.leuphana.de/en/portals/research-initiative-the-disruptive-condition.html) et l’IRI ont le plaisir de vous inviter le mardi 30 janvier de 17h30 à 19h30 à la première séance du séminaire « Automedias : le Médiactivisme Disrupté ? » organisé par Automedias.org et intitulée:

« Automedias et Affects Politiques. Selon quelle stratégie politique le modèle automédiatique peut-il se distinguer du modèle médiactiviste? »

Vous pouvez retrouvez plus d’informations avec le dossier complet du séminaire disponible ici.

Le séminaire se tiendra en salle Triangle du centre Pompidou.

–> (https://www.iri.centrepompidou.fr/pied/contact/).

Vous trouverez les actualités de l’IRI sur LinkedIn ICI.

Séminaire préparatoire : 5 et 6 juillet 2023 

Maison Suger, FMSH, 16 rue Suger, 75006 Paris 

Jeux, gestes et savoirs 

En collaboration avec la Bibliothèque Publique d’information du Centre Pompidou, l’Association des Amis de la Génération Thunberg et le programme européen NEST. 

Partenariat : Cap Digital 

Sur inscription à : contact@iri.centrepompidou.fr 

Vous pouvez télécharger le programme ici.

Peut-on jouer avec une machine ? et qu’est-ce qu’une machine ? sont des questions anciennes qu’il s’agit de se reposer à l’aune de la disruption Chat GPT. Tel pourrait être le défi de ces Entretiens du Nouveau Monde Industriel tant l’usage grand public des modèles statistiques de langage introduit une disruption massive dans nos pratiques noétiques et le développement de nos savoirs et réinterroge la question fondatrice du « jeu de l’imitation » introduite par Alan Turing. En effet, l’hypothèse ici explorée place le jeu comme nouvel espace de capacitation articulant le calculable et l’incalculable, c’est-à-dire ce que les designers de jeux désignent par le game et le play, règles et expérience, dans un contexte de production des savoirs littéralement disrupté par des modèles statistiques dont les règles ne sont pas explicitées, compromettant ainsi toute forme de play, d’élaboration, d’interprétation. Le jeu avec Chat GPT est-il possible, tant il semble n’y avoir aucun « jeu » dans ce qui nous soumet au règne de la synthèse artificielle en inhibant toute forme d’analyse ? Est-ce encore un jeu, ou une ultime gamification, quand nous semblons condamnés à ne pouvoir gagner, sans jamais pouvoir perdre ? 

Ce séminaire est conçu comme un temps de préparation et d’échanges en vue du colloque qui se tiendra les 18 et 19 décembre au Centre Pompidou. Il entend apporter un éclairage théorique, historique et épistémologique sur le pouvoir du jeu à nous capaciter dans l’interaction avec le calcul. Nous aborderons pour cela comment passer d’une théorie des jeux historiquement située dans le champ mathématique à la question du jeu dans le champ biologique. Le jeu est aussi un espace des valeurs et de la valeur qui après Abraham Moles nous invite à repenser la question des jeux d’argent. Mais le jeu n’est pas que règles, il est chez Winnicott la condition du développement de l’espace potentiel chez l’enfant et de la culture chez l’adulte. Cette projection primordiale engage le corps, la main, le geste comme processus temporel pouvant résister à l’immédiateté du calcul.  

Notre hypothèse sera ici de penser comment les gestes numériques peuvent se jouer de la gouvernementalité des corps et des esprits qui pourrait être la principale menace de certains métavers intégrant IA et monnaie. Ce sont d’abord les gestes du designer de jeu mais aussi et surtout les gestes du hacker, de l’amateur, du bricoleur, de l’artiste parfois à même de défendre une esthétique low-tech salutaire. Un geste digital (au sens où ce terme désigne en anglais à la fois le nombre et le doigt) qui doit être en mesure de laisser du « jeu » à la trace, au « hors-texte », qui doit revendiquer une forme de spectralité, la transitivité de la main qui produit ce qu’E. Housset nomme le style.  

Car c’est bien d’une nouvelle écriture, d’une nouvelle grammatisation, d’une organologie des savoirs et d’une techno-esthétique dont il s’agira d’étudier ici la pharmacologie à l’âge de Chat GPT dans de nouveaux espaces éducatifs où – à l’image de la plateforme Urbanités Numériques en Jeu expérimentée par l’IRI dans les collèges et lycées de Seine-Saint-Denis – le jeu, œuvre et ouvre le jeu et laisse la place au je et au nous d’une localité capacitante. 

5 juillet – 10h30-12h30 

Séance 1 – Geste et Jeu 

Gestes et psychologie du jeu chez l’enfant 

Coordination : Marie-Claude Bossière 

En considérant avec Donald Winnicott que les tout premiers gestes de l’enfant sont déjà un jeu avec la réalité, avec le monde, avec l’espace potentiel, comment pouvons-nous renouveler notre interprétation de ce qui se joue aujourd’hui avec ce que l’on ne nomme précisément plus des jouets, ni même des jeux lorsqu’il s’agit de véritables disrupteurs attentionnels, des nudges, ou des dispositifs de gamification exploitant notre système dopaminique ? Comment repartir des gestes premiers de l’enfant pour reconsidérer la place du geste dans le numérique, c’est-à-dire du mouvement dans un contexte où espace et temps se distinguent et soutiennent un désir de se projeter grâce à de nouvelles formes de réflexivité ou à travers de nouvelles interfaces gestuelles et sensorielles. 

  • Marie-Claude Bossière, pédopsychiatre (IRI) 
  • Morgane Balland, psychomotricienne. 
  • Nadège Haberbusch, formatrice éducation et jeu 
  • Miriam Rasse, psychologue, fondatrice de Pikler Loczy France 

5 juillet – 14h00-16h30 

Séance 2 – De la théorie des jeux au jeu du vivant 

Coordination : Giuseppe Longo et Maël Montévil 

La théorie des jeux de Von Neumann propose une vision cybernétique et panoptique des différentes typologies de jeux dans le contexte géopolitique de la guerre froide. Cette approche mathématique qui a montré son efficacité aux débuts de l’informatique nous projette dans un contexte pourtant très différent de notre situation contemporaine dominé par l’approche statistique du monde. Comment à la fois « se jouer » de cette tendance statistique et dépasser le cadre réducteur de la théorie des jeux ? N’est-ce pas ce que fait le vivant lui-même ? Cette session ouvrira à la question du « jeu » du vivant et comment il peut inspirer de nouveau modèle de jeu. 

  • Giuseppe Longo, mathématicien (ENS-CNRS) 
  • Jean Lassègue, philosophe et épistémologue (EHESS) 
  • Maël Montévil, théoricien de la biologie (ENS-CNRS) 
  • Anna Longo, philosophe (CIPh) 
  • David Bates, philosophe (UC Berkeley) 

5 juillet – 16h30-19h 

Séance 3 – Les territoires de la gamification 

Coordination : Armen Khatchatourov 

Artistes, designers et scientifiques réunis pour débattre de la gamification comme nouveau paradigme de la mise au travail du public. La gamification ouvre-t-elle de nouveaux territoires d’émancipation ou bien nous confronte-elle à des nouvelles formes d’assujettissement ? Comment les territoires – territoires au propre comme au figuré - sont-ils réagencés ? Quelles formes de gouvernementalité et de technodiversité y sont à l’œuvre ? 

  • Armen Khatchatourov, MCF (DICEN-IdF, UGE): « Les territoires de la gamification : persuader et contrôler » 
  • Nicolas Maigret et Marie Roszkowska, artistes (Disnovation.org) : « Traduire les données scientifiques en concept : jeu de données et limites de l’imagination » 
  • Noel Fitzpatrick, philosophe (TU Dublin) : « Gamification et technodiversité » (en distanciel) 
  • Warren Sack, Media studies (Un. de Santa Cruz) 
  • Nicolas Tilly, designer numérique 
  • Filipe Vilas-Boas, artiste (sous réserve) 

6 juillet – 10h-12h30 

Séance 4 – Jeux d’argent et enjeux de société 

Coordination : Franck Cormerais 

Les éléments mobilisés par le jeu, selon Roger Caillois, sont la compétition (agôn) la chance (aléa), le mimétisme (minicry) et le vertige (ilinx). A des degrés divers l’argent les rencontre tous. L’agent forme aussi un apprentissage aux notions de gain et de perte, il devient le jeu d’une balance entre plus et moins, positif et négatif, entropie et néguentropie. En abordant le jeu dans ses dimensions anthropologiques, techniques et économiques, nous tenterons de cerner ses multiples relations à l’argent afin d’essayer de sortir des risques croissants d’un capitalisme de casino (Keynes, Strange).   

La session s’ouvre à partir d’un angle conceptuel mettant en œuvre « un désir d’universalité » par l’attachement et la confiance dans un équivalent général : l’argent. Dans un second temps, l’argent devient un enjeu d’une réappropriation collective, un bien commun, orienté par les notions l’entraide et la contribution. La variété des jeux de l’argent nous mènera ainsi, du pouvoir actuel de la financiarisation, à un emploi alternatif de la monnaie envisagé comme le support d’une valeur sociale et écologique. Renforçant le besoin d’une économie de la contribution par la monnaie. 

  • Olivier Aïm, (Paris Sorbonne) « Le jeu de l’argent chez Simmel : entre mouvement et inertie, entre liberté et attachement »  
  • Armen Khatchatourov, (DICEN-Un. Gustave Eiffel) « De la monnaie à la donnée : quelle institutionnalisation pour quelle confiance ?    
  • Jacques Prades, (Un. de Toulouse) « Nouvelle économie sociale : l’argent au service de la coopérative »,  
  • Franck Cormerais, (Un. Bordeaux-Montaigne) « De la monnaie à l’éco-monnaie contributive »  

6 juillet – 14h-16h30 

Séance 5 – Jeu et savoir 

Design et développement des jeux numériques face aux IA. Enjeux éducatifs, industriels, et de design. 

Coordination : Vincent Puig, Olivier Landau, Brice Roy 

Cette dernière session se propose d’illustrer les enjeux industriels et de design relativement au développement des jeux numériques et en premier lieu dans le champ éducatif. Comment apprendre en jouant est une question récurrente en pédagogie. Mais quel espace de jeu reste-t-il dans la confrontation addictive à ChatGPT ou dans les nouvelles « sociétés de contrôle » que semblent dessiner certains métavers ? Comment maintenir une tension féconde entre le game et le play pour ouvrir à l’espace du savoir, c’est-à-dire à l’espace du désir ? Quel peut être le rôle du geste et des représentations temporelles dans cet équilibre ? Et quelles perspectives cela ouvre pour une nouvelle industrie du jeu ouvert et capacitant ? 

  • Vincent Puig, Riwad Salim (IRI) 
  • Brice Roy (ICAN) 
  • Mattieu Triclot (Un. Lyon 3) 
  • Thomas Morisset (Un. de Nice) 
  • Olivier Dauba (Ubisoft) 

17h-18h30 Discussion générale 

La question de « l’économie de l’attention » trouve un sens renouvelé à l’heure où des plateformes numériques ont pris une place croissante dans notre quotidien et conditionnent la grande majorité de nos activités (activités professionnelles, activités culturelles ou de loisir, activités sociales, etc.). Celles-ci offrent des opportunités économiques inédites et des bienfaits importants aux citoyens, aux entreprises ou encore à l’État.

Néanmoins, les plateformes numériques se sont lancées dans une course à la captation de l’attention, notamment en raison de leurs modèles d’affaires, pour la plupart fondés sur la collecte des données et la publicité ciblée, qui ont pour but de maximiser le temps passé par les utilisateurs devant les écrans.

Alors que les technologies numériques pourraient constituer des « supports de mémoire » tout à fait inédits et rendre possibles de nouvelles formes attentionnelles et de nouvelles activités réflexives, ces modèles d’affaires peuvent se révéler dangereux, à la fois pour la santé psychique ou mentale des individus (facultés attentionnelles, mémorielles, projectives, manque de sommeil), mais aussi pour les relations sociales et collectives (attention aux autres et aux environnements). Ils conduisent aussi à de nouvelles formes de manipulation des comportements : les technologies persuasives opèrent à un niveau infraconscient, à l’insu des individus, qui se voient ainsi souvent réduits à un ensemble de réactions réflexes et privés de leurs
capacités réflexives.

Si l’attention désigne une capacité à la fois psychique (être attentif) et sociale (être attentionné), qu’en est-il, dans les sociétés de plus en plus soumises à des dispositifs numériques au service d’une « économie de l’attention », de nos capacités psychiques, de nos relations sociales, et plus généralement, de nos relations à l’environnement ?

Autrement dit, quelles sont les conséquences de l’économie numérique de l’attention pour les écologies mentale, sociale et environnementale ? Et quels sont les leviers potentiels ? Est-il possible de concevoir et de développer des modèles technologiques et économiques alternatifs, qui intensifient les capacités attentionnelles, mémorielles, réflexives, créatives ainsi que les pratiques solidaires et contributives ?

Il n’est pas question de condamner le numérique ou les écrans en tant que tels ni d’imposer des mécanismes d’interdictions massifs comme ceux que l’on observe en Chine sur les jeux vidéo. Il s’agit, au contraire, de nous interroger sur des modèles économiques qui tirent leurs ressources de la monétisation de notre attention. De même, il nous faut décortiquer les outils de « captologie » et de « design comportemental » mis en œuvre par ces modèles, au lieu d’être conçus et développés dans l’intérêt des populations, en vue de renforcer leurs capacités cognitives et d’intensifier les solidarités collectives. Il s’agit enfin d’identifier les leviers (juridiques, économiques, technologiques, sociaux, éducatifs, politiques) qui pourraient être mobilisés pour retourner cette situation.

Lire le reste du rapport ici.

Programme ADEME – CO3 (2022-2024)

Le projet propose une démarche de recherche contributive associant habitants, acteurs du territoire et puissance publique. Il a pour ambition de développer une dynamique d’économie contributive autour de l’alimentation, en favorisant notamment le développement de savoirs dans le cadre d’ateliers de capacitation (développement d’un pouvoir d’agir fondé sur la contribution au sein d’un groupe) et la mise en valeur de ces savoirs dans l’économie locale (rétribution par l’emploi ou la création d’activité).

Afin de réaliser cet objectif, deux dispositifs de co-construction de connaissances sont mis en place pour être mobilisés dans le cadre d’ateliers :

  • La plateforme d’information sur les produits alimentaires Open Food Facts, s’appuyant sur une base de données contributive qui en indique notamment les différents scores (Nutri-score, Nova, Eco-score) mais qui permet également grâce à sa fonctionnalité « Folksonomy engine » de mobiliser des taxonomies vernaculaires pour créer de nouvelles catégories de classification des produits.
  • Un protocole et une plateforme de science participative appliquée à la question alimentaire, construits à partir de l’expertise de l’équipe Mosaic du Muséum national d’Histoire Naturelle, visant à recueillir les freins et leviers à l’utilisation de référentiels existants et soutenir la création de nouveaux référentiels locaux. Cette plateforme doit à la fois produire des données et servir à mobiliser des participants pour co-développer des connaissances. Réciproquement, la plateforme sert à documenter et la structurer des connaissances issues des travaux engagés dans des ateliers de capacitation. 

Quatre types de questions pourront servir de point d’entrée pour les ateliers de capacitation et la production de données partagées sur la plateforme de science participative (commentées, consolidées par les participants) :

  • « Savoir trouver les ingrédients et aliments à cuisiner » (savoirs d’achat)
  • « Savoir cuisiner » (savoirs pratiques, techniques et savoir des saveurs) 
  • « Repas et socialisation » (commensalité, lien social) 
  • « Santé et lutte contre les pathologies alimentaires » (nutrition, régimes alimentaires)

Conformément à l’ambition générale du projet, ces points d’entrées auront comme perspective de déboucher sur deux typologies d’activités sur le territoire :

1) Des projets de développement économique urbains initiés sur la ville de Saint-Denis, notamment autour des épiceries et de la restauration solidaire et si possible en lien avec le futur Village Olympique construit en Seine-Saint-Denis et ;

2) De nouvelles pratiques d’épidémiologie nutritionnelle et de santé préventive et contributive (communautés de patients, formations, interventions) en coopération avec les services de santé municipaux, les PMI et les Maisons de quartier.

Trois types de public, au sens de John Dewey, sont à constituer, en envisageant autant que possible des croisements :

  • Les habitants en insertion socio-professionnelle souhaitant développer des activités dans des activités de restauration (cuisine, traiteur etc.)
  • Les habitants en situation de précarité alimentaire, fréquentant les épiceries solidaires et recherchant avant tout à mieux s’alimenter dans les meilleures conditions économiques
  • Les habitants rencontrant des problèmes de santé liés à l’alimentation et qui peuvent déjà fréquenter les services de santé.
  1. Description du consortium

Le partenariat de recherche s’établit selon quatre niveaux d’interaction :

1)      Une dimension scientifique alliant quatre approches complémentaires :

–        L’épidémiologie nutritionnelle avec le soutien de l’EREN-Paris 13, la seule équipe de recherche française totalement dédiée à l’épidémiologie nutritionnelle et la santé, et qui est à l’initiative du Nutri-score ;

–        Les sciences de l’éducation et la sociologie de la santé, avec le soutien du LEPS-Paris 13, lequel se fonde sur le postulat innovant selon lequel les politiques de santé, les systèmes de santé et de soins ne peuvent désormais fonctionner sans la participation active de leurs bénéficiaires (citoyenneté de santé) et que cette alliance passe par un continuum éducatif ;

–        La Science Participative, avec le soutien du Muséum National d’Histoire Naturelle, dont l’équipe Mosaic dispose d’une expérience reconnue dans la conception de protocoles et de plateformes de sciences participatives, tels que le programme Vigie-Nature

–        La recherche et l’économie contributive, mis en œuvre par l’IRI, lesquels s’appuient sur une méthode de travail originale associant chercheurs universitaires, professionnels du territoire et habitants dans le cadre de projets conçus pour accueillir la contribution de chacun, au service d’une transformation économique du territoire. C’est en ce sens que l’IRI développe depuis 2016 le programme Territoire Apprenant Contributif (TAC) soutenu notamment par la Caisse des Dépôts, la Fondation de France, la Fondation d’Emmanuel Faber et le Département de la Seine-Saint-Denis.

2)      Une dimension collecte et catégorisation de données avec Open Food Facts, en résonnance et dialogue avec le dispositif de science participative et la production de critères et indicateurs à l’IRI. Open Food Facts est un projet citoyen à but non lucratif proposant une base libre sur les produits alimentaires du monde entier, ouverte à la contribution de chacun. Grâce à la fonctionnalité « Folksonomy engine » il permet d’accueillir des classifications locales, en résonnance et dialogue avec le dispositif de science participative et la production de critères et indicateurs à l’IRI.

3)      Un terrain d’expérimentation à Saint-Denis visant à développer des savoirs alimentaires nouveaux dans le cadre d’ateliers de capacitation, avec le soutien de :

–        La ville de Saint-Denis : Le Service Santé publique de la Ville de Saint-Denis travaille depuis plusieurs années sur les impacts de santé de l’alimentation, notamment dans le cadre d’un Contrat Local de Santé. Il facilite déjà les collaborations entre les acteurs du territoire et les services de santé et développe notamment des actions avec les Maisons de quartier qui peuvent constituer un lieu pivot pour nos ateliers de capacitation. En ce sens, le service pourra aider à la constitution de publics, notamment s’agissant d’habitants rencontrant des problèmes de santé liés à l’alimentation, et à la mise en œuvre de démarches contributives dans le champ de la santé. Le projet ContribAlim doit favoriser les croisements entre le service Santé et le service Solidarité et Développement Social Local, notamment par l’apport d’outils numériques et de données scientifiques.

–        APPUI, association crée en 2005 à Saint-Denis et implantée localement à Aubervilliers. Dédiée à la conception et à la mise en œuvre de projets de développement local, elle accompagne depuis sa création des projets inscrits dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Elle est reconnue par la Ville pour son expertise dans le domaine alimentaire, et coordonne à ce titre la structuration d’un réseau d’épiceries solidaires. Son apport sera central dans l’identification de publics, notamment liés à l’insertion socio-professionnelle, et à la conception des ateliers de capacitations ainsi qu’à leur lien avec de nouvelles activités économiques contributives.

–        OuiShare, structure d’intérêt général portant une diversité de projets dans des domaines variés comme la résilience alimentaire, la précarité énergétique, l’impact social et environnemental du numérique, les mutations du travail, l’aménagement urbain, les tiers-lieux, la transition écologique et l’innovation dans le domaine public. Dans le domaine alimentaire, Ouishare développe plusieurs projets en 2021 comme le projet de commun de la connaissance Crisalim, le projet de documentation participative des projets alimentaires métropolitains Metrodoc ainsi que des projets dans les territoires comme Ma tablée sur la capacitation alimentaire des étudiants en Seine-Saint-Denis avec les associations Le Phares et Young Charity, ou encore Quartier nourricier dans le quartier de La Chapelle à Paris avec l’association Vergers Urbains. Par son approche horizontale et transverse, Ouishare apporte ses compétences d’animation, de facilitation et d’accompagnement de groupes, collectifs et communautés, qui seront centrales pour la bonne tenue des ateliers de capacitation.

RÉSUMÉ

L’objectif principal de Networking Ecologically Smart Territories (NEST) est de tester l’hypothèse selon laquelle la diversification numérique – la nodiversification et la technodiversification que nous posons sont les conditions de la résilience des sociétés humaines – détient la clé d’une réinvention de l’économie industrielle contemporaine, hautement prolétarisante. Pour cela, un grand projet de mobilité de recherche transdisciplinaire est nécessaire, l’un qui articule des situations territoriales locales avec des préoccupations internationales dans le contexte de l’Anthropocène

Les objectifs seront atteints grâce à un échange international et intersectoriel de chercheurs et de personnel entre les partenaires universitaires et non-universitaires de NEST. Le consortium NEST est composé de 11 partenaires, 4 partenaires académiques de l’UE TU Dublin (IRL), l’Institut de recherche et d’innovation IRI (FR), Université de Paris Lumières (FR), Université de SALSKI (PL) et 2 partenaires académiques de pays tiers Universidad de las Artes, UARTES (EC), Berkeley University (US) et 5 partenaires non académiques, Dublin City Council, DCC (IRL), Conseil Départemental Seine-Saint Denis, CSSD (FR), Factory Full of Life (PL), Disnovation (FR) et le Conseil du gouvernement des îles Galápagos (CE).

Il y a 3 work packages académiques. Nous prolongerons la critique du numérique déjà entreprise par le Digital Studies Network pour 

. Reconsidérer les fondements de la théorie informatique par rapport aux concepts de localité, de néguentropie, d’anti-entropie, d’économie des données et d’IA en réseau en développant les concepts de technodiversité et de cosmotechnique (WP1)

. Expérimenter et introduire de nouvelles formes de responsabilité collective à travers l’expérimentation territoriale, permettant de nouvelles formes de participation citoyenne à la gouvernance locale à travers la recherche contributive (WP2)

. Expérimenter et développer un réseau de territoires laboratoires de recherche contributive numérique afin d’étudier les contraintes agissant sur la vie et les archipels de niches écologiques, en vue de générer des compréhensions locales des singularités vivantes et des coopérations fonctionnelles entre territoires laboratoires et universitaires face à la menace planétaire. (WP3)

L’IRI est chargé de coordonner le travail du Work Package 3. Vous trouverez plus d’information sur ces activités ici.

Nous savons depuis les débuts de la crise du coronavirus à quel point nous avons affaire à ce qui n’est pas seulement une « pandémie », mais aussi une « syndémie », c’est-à-dire une contagion dont la viralité est tout autant le produit des circonstances sociales que de la biologie (Richard Horton, The Lancet, 2020; Barbara Stiegler 2020). Le risque d’être affecté par le SARS-CoV-2 est subordonné à une série de marqueurs sociaux, notamment l’ethnie, le sexe et la classe, via des facteurs tels que la taille et la densité des logements, l’accès aux espaces verts et les types de travail que l’on peut effectuer. Il est également exacerbé par une série de symptômes indissociables de notre culture obsessionnelle et implacable du travail et de la disponibilité. Les chocs cytokiniques liés à la fatalité de la COVID-19 surviennent avec le plus de véhémence chez les personnes qui souffrent déjà d’une mauvaise santé mentale, d’un mode de vie sédentaire, d’un manque de sommeil, d’un burnout et d’un régime alimentaire induisant l’obésité, y compris le diabète (Luzi & Radaelli 2020) – qui sont à leur tour des symptômes de l’organisation délétère de la culture occidentale, laquelle est structurée autour d’un concept de vie défini par la concurrence et par la productivité non-stop. Nous nous trouvons dans la situation paradoxale où le fait d’être « toujours actif » nous a amenés, ainsi qu’une grande partie de la société mondiale, au point de rupture (Han 2015; Chabot 2013) – et où la paralysie déclenchée par la COVID-19 n’est que l’exemple le plus visible de ce qui ressemble de plus en plus au fonctionnement intermittent de notre avenir entropocénique. Nous avons eu la chance d’évoluer en parallèle de la remarquable stabilité environnementale du Pléistocène, mais « la terre ferme écologique » est désormais tout sauf donnée. Qu’il s’agisse des incendies de forêt, des inondations et de l’activité volcanique perturbant la chaîne d’approvisionnement, jusqu’à l’effondrement imminent de la biodiversité ou des famines qui poussent les agriculteurs vers le terrorisme et des maladies zoonotiques libérées par la déforestation qui se propagent dans des méga-fermes génétiquement homogénéisées et résistantes aux antibiotiques, se dessinent à l’horizon de multiples tendances qui laissent entrevoir une société bousculée de manière récurrente par des moments de paralysie. En l’absence de « plan B » viable en cas d’effondrement technologique, nous sommes exposés à des risques similaires en raison de notre dépendance toujours croissante à des équipements de survie qui font partie de la monoculture technologique du réseau électrique et d’Internet (Letwin 2020).

Comment pouvons-nous empêcher la société de ne devenir fonctionnelle que par intermittence, pour autant que cette éventualité soit encore possible ? Ou serait-il préférable d’embrasser l’intermittence, en tant que partie de la bifurcation nécessaire pour nous éloigner de l’effondrement et vers ce que Bernard Stiegler, fondateur des ENMI, a appelé le « néguanthropocène » ? Nous suggérons qu’un élément de réponse à ces questions repose sur la redécouverte d’une idée qui était au centre, bien que de manière souvent implicite, de l’œuvre de Stiegler, à savoir que la vie elle-même est intermittente, n’éclatant que dans les moments de désautomatisation anti-entropique des sommeils habitués, qu’ils soient dogmatiques ou physiologiques. Ce principe de vie intermittente se vérifie depuis l’entrée en cryptobiose du tardigrade jusqu’à l’estivation et l’hibernation des formes de vie telles que les amphibiens et les mammifères (D’Amato 2021), qui illustrent tous la tendance à la dormance et à la minimisation de l’effondrement entropique, ponctuées de moments d’activité néguentropique. Cela est particulièrement vrai dans le cas de notre  « vie noétique » à  nous, les « animaux non inhumains par intermittence » (Stiegler 2008 : 317-9). Pendant la majorité de l’histoire de notre espèce,  depuis la domestication des plantes et des animaux pour assurer une disponibilité énergétique, à la mécanisation du travail manuel et des stimulants de plus en plus puissants que nous fabriquons pour neutraliser la douleur physique, les efforts pour minimiser l’intermittence de la vie biologique ont servi de condition préalable au déploiement de la vie noétique, en libérant du temps et des ressources énergétiques pour que les gens se consacrent à la culture de l’art et de la pensée (Diamond 2017: 311-2). Mais, alors que l’automatisation oblige les travailleurs à surpasser les robots et que le capitalisme 24/7 mène la guerre contre le sommeil (Crary 2013), la thérapie a cédé la place à une toxicité qui menace de nous faire sortir de la « zone Goldilocks » des habitats technologiques vivables.

Les démarches systémiques pour repousser les contraintes de notre fonctionnement forcément intermittent se font au prix d’une exposition de plus en plus brutale envers notre tendance à l’effondrement, révélant les limites mentales, physiologiques, sociales et même planétaires de l’idéologie qui nous dit que « il faut s’adapter » (Barbara Stiegler 2019) : que nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter à tout changement poussé dans notre direction. Les pressions de sélections artificielles du capitalisme contemporain nous ont amenés au-delà des « marges de tolérance des infidélités du milieu » dans lesquelles, pour Georges Canguilhem, consiste la santé (1966: 171). Placés face au choix contraint entre une société intermittente imposée par l’effondrement de nos environnements sociaux et organiques et la réorganisation de la société et du travail autour d’une reconnaissance de notre propre besoin d’intermittence, il nous incombe d’explorer : 1) la relation entre une société de plus en plus « malade » et la défectuosité des idées reçues actuellement dominantes quant à la vie et au travail comme se résumant aux enjeux de la productivité et de l’emploi  ; et 2) les formes que pourrait prendre cette nouvelle organisation de la vie sociale. En ce qui concerne ce dernier point, il y avait au départ un optimisme considérable quant au fait que la COVID-19 servirait comme de catalyseur à une bifurcation indispensable, provoquant une révolution dans des domaines tels que le travail, l’éducation et la sécurité alimentaire. On a donc beaucoup écrit ces derniers temps sur les « gains de productivité » de la semaine de travail de quatre jours, alors qu’à travers la planète, le désir de dépasser la précarité liée à l’approvisionnement « juste à temps » a renouvelé l’intérêt pour la production alimentaire locale et saisonnière et la gestion des terres, donnant naissance à de nouveaux modèles de « résilience » fondés sur la diversification et la coopération, la résilience étant ici comprise comme la capacité de rebondir après un choc. À la lumière de notre prise de conscience croissante de l’impact délétère de l’idéologie de la disruption (Stiegler 2016), une question est de savoir si une approche du travail substantiellementdifférente pourrait éviter, ou au moins dans un premier temps, minimiser ces chocs. Dans quelle mesure une insistance renouvelée sur les « localités néguanthropiques » et le travail de « construction de niches », c’est-à-dire la participation des organismes à la création de leurs propres milieux, peut-elle remplacer un modèle de développement mondial culturellement impérialiste et standardisé ?

Inspiré du régime français des intermittents du spectacle, le programme Territoire a Apprenant Contributif développé par l’IRI en Seine-Saint-Denis expérimente déjà de nouvelles formes d’intermittence qui s’opèrent autour du travail – compris comme un moment de développement des savoirs – et de l’emploi – compris comme le temps de labeur d’adaptation durant lequel les savoirs sont habituellement sacrifiés pour un gain économique à court terme (Stiegler 2015). Ces expériences comprennent la création d’espaces numériques pour la vie noétique, conçus pour compléter les structures dé-noétisées de l’emploi contemporain, ainsi qu’un modèle de revenu contributif qui pourrait préserver le besoin de repos réfléchi, tout en promouvant un travail socialement valable. Nous souhaitons explorer ces approches, ainsi que d’autres, alternatives et diverses, pour repenser la vie professionnelle et la vie des sociétés, dans le cadre des Entretiens du Nouveau Monde Industriel de cette année, qui se tiendront les 29 et 30 novembre 2021 et des ENMI préparatoires, les 21 et 22 juin en Seine-Saint-Denis, en lien avec le Ouishare Fest. Le Ouishare Fest partage avec les ENMI le souci de s’inscrire dans une dynamique de collaboration et de vitalité civilisationnelle sur le  long terme, et nous fournira à ce titre un point de départ fécond pour nos discussions.

Programme

Lundi 21 juin

9h30-11h15 : Introduction Session 1 – La société intermittente

09h30. Vincent Puig et Taoufik Vallipuram, Introduction

10h00. Pierluca D’Amato, Prometheus’ bind: towards a pharmacology of intermittence

10h20. Gerald Moore, Against Simplification: Covid-19, Resilience, and the Original Intermittent Society

10:40-11h15 : Discussion

11h15-11h30 : Pause

11h30-13h00 : Session 2 – Intermittence, rythmes, régénération

11h30. Maël Montévil, Intermittence, rythmes et anti-entropie dans le vivant

11h50. Marie-Claude Bossière, L’intermittence en psychologie, en lien avec la toxicité

12h10. Colette Tron, Une organologie du temps

12h30-13h00. Discussion

13h00. DEJEUNER

14h30-18h00. Session 3 – Pathologies et Pharmacologie de l’intermittence

14:30. Morten Nissen and Tina Wilchen Christensen, Thinking and caring for agency as embedded in the events and rhythms of life

14:50. Sara Baranzoni et Paolo Vignola, Intermittences moléculaires. Micropolitique des plateformes à l’âge syndémique.

15h10. Giuseppe Longo, Etre dans l’espace et l’histoire pour que l’action (et le travail) aient un sens

15h30-17h30. Discussion

17h30 – FIN DE LA JOURNÉE

Mardi 22 juin

10h00-12h30 : Session 4 – Autonomie, Hétéronomie, Hétérochronie

10h00. Antonella Corsani, Titre à venir

10h20. Antoinette Rouvroy, Titre à venir

10h40. Noel Fitzpatrick, Neganthropology and Digital Hermeneutics

11h00. Anne Asensio, Titre à venir

11h20-12h30. Discussion

12h30-14h00. DÉJEUNER

14h-16h30 : Session 5 – Emploi, travail, savoir, vers de nouvelles intermittences

14h00. David Djaïz, Politiques du travail et des territoires à l’heure de l’anthropocène

14h20. Armand Hatchuel, La refondation de l’entreprise : une question critique et civilisationnelle.

14h40. Philippe Beraud & Franck Cormerais, La société intermittente contributive face à l’hypercapitalisme

15h00. Clément Morlat, Conjuguer les intermittences dans une économie de la contribution : un nouveau contrat social.

15h20-16h00. Discussion

16h00-17h00 : Pause

17h-19h : Session 6 – Pratiques capacitantes du jeu vidéo, vers de nouvelles formes de travail ?

17h00. Thomas François & Meredith Nolot, Titre à venir

17h20. Hugo Pilate & Makan Fofana, Prototyper la Banlieue du turfu

17h40. Riwad Salim et Giacomo Gilmozzi, Titre à venir

18h00-19h00. Discussion

19h00 – FIN DE LA JOURNÉE

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