Periplus

5, avril 2011  |  Publié : Projets  | 

Le domaine des contenus accessibles depuis les réseaux publics (e.g. Internet) ou privés est dans une phase de transformation profonde, du fait de la numérisation de la plupart des documents existants, de la diversification des médias et des terminaux. La multiplication des informations et des connaissances numériques accessibles à travers les moteurs de recherche, la vidéo à la demande, les plateformes d’échanges et d’annotations ou encore les réseaux sociaux est aujourd’hui porteur de défis majeurs tant d’un point de vue économique que social. Parmi ces grands challenges, focalisons-nous sur les modalités d’interface avec la masse des documents numériques. La quantité de donnée, l’augmentation du nombre photographies/vidéos et l’émergence de nouveaux terminaux (SmartPhones, eBooks, iPad, …) rend nécessaire le développement de nouveaux systèmes d’accessibilité aux grandes bases de données de documents des mondes virtuels, notamment en termes de navigation et de synthèse de l’information. Ce problème se pose particulièrement pour le flux d’informations qui alimentent quotidiennement les sites internet de journaux, les chaînes de télévision, les radios, ou les blogs de journalistes amateurs.

Ce défi a très vite fait l’objet d’innovations importantes qui sont fortement symboliques des dernières mutations de l’Internet et des réseaux télévisés. Les exemples sont nombreux et populaires que ce soit les moteurs de recherche d’images (Google, MicrosoftSearch), de vidéos (Google, VOD d’Orange…). Ainsi Youtube – véritable symbole du géant américain Google – s’est très vite implanté dans les usages quotidiens journaliers des utilisateurs d’Internet. Pourtant, aussi importantes et innovantes que soient toutes ces initiatives, la compétition est encore ouverte. En effet, ces efforts ont porté principalement sur le portage des anciens modes d’interaction développés pour les documents textuels vers les nouveaux médias et interfaces, en s’appuyant fortement sur les innovations du Web 2.0 (PHP, Ajax, Flash) et 3.0 (site communautaires). Ces interfaces permettent par exemple de demander et de représenter des vidéos ou des photos postées et annotés par des utilisateurs du système, et ceci sur plusieurs terminaux. Bien que nécessaire, le portage des interfaces n’est pas suffisant: le vrai problème consiste à s’adapter aux nouveaux types de documents aux nouvelles avancés techniques du domaine qui sont:

1) le caractère fortement plurimédia des documents sur Internet (comportant texte, images et vidéos). Il devient de moins en moins pertinent de considérer ces médias indépendamment au sein d’un outil de recherche de documents ;
2) la disponibilité des nouvelles technologies de recherche par l’exemple, de classement et de résumé des documents multimédia ;
3) l’adaptation aux nouveaux terminaux qui possèdent des outils d’interaction différents, loin de l’habituelle souris (télécommandes, commandes tactiles …) et aux usages qui y sont liés (nomadisme) ;
4) des écrans de taille et de résolution très variables (9cm et 480×320 pour un iPhone à 132cm et 1920×1080 pour les téléviseurs LCD, 30 cm et 1024×768 pour un iPad).

Or, les outils d’interfaçage (requête et affichage) actuels utilisés par les moteurs de recherche sont fondés sur des techniques assez anciennes traitant un seul média à la fois. En ce qui concerne la recherche, elle est basée sur des algorithmes essayant de retrouver, au sein d’un réseau indexé, la chaîne de caractère d’une requête. L’utilisation de ces techniques s’explique par des impératifs de rapidité auxquels doivent répondre les processus d’indexation et de recherche des contenus ; ce qui devient problématique dès lors qu’on s’attaque à de très gros volumes de données. En ce qui concerne l’affichage, il consiste à proposer une liste ordonnée de liens vers les documents ciblés, avec pour chaque lien une indication de ce que contient le document (un extrait de texte, une photo).

Ces techniques, d’une part, n’exploitent en aucune manière l’ensemble des connaissances présentes sur les réseaux, puisque dispersées dans des sources fortement hétérogènes et souvent non-structurées, d’autre part ne tiennent pas compte des spécificités des terminaux modernes et, enfin, n’utilisent qu’une part assez restreinte des avancées techniques du traitement de données multimédia. Malgré les efforts de recherche conséquents de la communauté de traitement et d’indexation de données, porteurs de réelles avancées, rares sont les solutions combinant efficacement la prise en compte des nouveaux documents multimédia et des nouveaux modes de recherche et d’affichage. En leur temps, les moteurs de recherche de l’internet comme Google et Yahoo ont construit et formaté la navigation et la création de documents sur Internet. Les nouveaux modes d’interaction permettront un accès plus pratique aux nouveaux médias depuis les nouvelles interfaces, et autoriseront l’émergence de nouveaux types de sites et de documents fortement multimédia et interactifs.

Dans ce contexte, PERIPLUS est un projet de recherche industrielle qui répond, dans l’environnement plus spécifique du journalisme participatif sur Internet, au défi majeur de la navigation dans les corpus multimédia que constitue la navigation dans les bases de données numériques à partir de terminaux fixes et mobiles. Ce projet propose de développer une synergie entre recherche en STIC, design, usage et industriels afin de proposer plusieurs démonstrateurs présentant des modes innovants de recherche, de cartographie, de navigation et d’interaction supportés par de nouvelles technologies de traitement des données multimédia. Nous nous attacherons principalement à montrer la pertinence et la faisabilité de l’utilisation individuelle ou collective d’outils dynamiques de classement, de génération de résumés multimédia, d’interaction gestuelle et de navigation au sein d’un corpus d’actualités étendus, dans une optique de valorisation des technologies développées tant sous les angles fonctionnel qu’économique.

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